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AGRICULTURE BIOLOGIQUE
24.10.2016

La Conf' Centre interpelle le Conseil régional!

La Conf' Centre a sollicité un rendez-vous avec le Président du Conseil régional pour proposer une priorisation dans la répartition des aides de la région vers les agriculteurs en difficulté et l'interpeller concernant le financement des aides à l’agriculture biologique.

 

Monsieur le Président,

Nous nous permettons de vous écrire pour vous faire part de nos préoccupations face à deux sujetsmajeurs dans l'actualité agricole de notre région : le soutien financier des agriculteurs en difficulté et le soutien au développement de la filière biologique.

  • Proposition de priorisation dans la répartition des aides de la région vers les agriculteurs en difficulté

L'année 2016 est à marquer d'une  pierre blanche tant elle a fragilisée l'agriculture de la région Centre-Val de Loire. Les aléas climatiques violents du début de l'été d'une part et la crise agricole structurelle profonde d'autre part n'ont épargné aucune filière.  

L'état des lieux de la situation présenté lors de la réunion de la cellule de crise régionale  est clair : un millier de fermes au bord de la faillite, ne garantissant pas la poursuite de leurs activités. Nous sommes en train de vivre un véritable drame économique mais surtout humain qui aura des conséquences terribles sur le monde agricole mais aussi de manière plus large sur la vie rurale de notre région.

De plus, le manque de trésorerie de nombreux paysans a des répercussions sur le bon fonctionnement des outils collectifs tels que les CUMA, pourtant indispensable dans les périodes d'instabilité telle que celle que nous traversons. Or les CUMA sont un atout majeur des paysans pour faire face aux difficultés. En effet, elles permettent l'entraide, le partage et donc la réduction des charges et du temps de travail.

Devant la gravité de la situation le Conseil régional a été réactif et a débloqué 500 000 € d'urgence pour les agriculteurs. Pour que ces aides financières soient vraiment efficaces, nous proposons qu'elles soient ciblées vers les paysannes et paysans les plus touchés par la crise :

·         celles et ceux qui sont confrontés à de fortes baisses de trésorerie et/ou qui n'ont pas accès aux crédits difficiles

·         celles et ceux engagés dans une démarche de redressement judicaire.

Nous demandons également à ce que des aides spécifiques soient allouées aux CUMA afin qu'elles continuent à soulager les paysannes et paysans.

Dans ce contexte difficile, une autre source d'aide est entre vos mains.

  • Interpellation concernant le financement des aides à l'agriculture biologique

            Nous souhaitons également vous interpeller sur la situation critique des agriculteurs et futurs agriculteurs en agriculture biologique. En effet, vous le savez, l'enveloppe allouée à la conversion à l'agriculture biologique a aujourd'hui été entièrement consommée et il n'y a, à ce jour, aucune garantie d'enveloppe pour la conversion en 2017, contrairement aux informations données jusqu'à récemment aux agriculteurs quise sont vu conseillerd'attendre 2017 pour s'engager et demander les aides.

De plus, il y a à ce jour, des paysannes et des paysans déjà engagés dans la conversion de leur exploitation qui ne perçoiventaucunes aides. Sans ces aides à la conversion leur système est difficilement tenable et nous courrons le risque de voir ces paysans mettre la clé sous la porte alors même qu'ils répondent aux attentes de notre société. N'oublions pas que pour la plupart la conversion à l'agriculture biologique est un projet de vie, un choix longuement réfléchi qui induit des prises de risques et un engagement profond qu'on ne peut négliger.

Nous avons conscience que le projet de loi de finance 2017, à ce jour non voté, induit des incertitudes profondes quant à la capacité de l'Etat à prévoir des crédits pour cofinancer les aides à l'agriculture biologique. Mais les régions, en tant que gestionnaire du FEADER, se doivent de faire des arbitrages budgétaires. Le Conseil régional Centre Val de Loire a voté un budget de 20 millions d'euros d'aides pour la période 2014-2020, en sous-estimant la vague régionale de conversion. Les ambitions sont là, les paysans y répondent voire les dépassent mais les enveloppes ne sont pas à la hauteur.

Les effets d'annonce ont eu des conséquences énormes sur le développement de la filière biologique en région Centre montrant que la dynamique est importante et qu'elle nous offre l'opportunité d'engager une véritable transition agro-écologique sur le territoire. Le Conseil régional se félicite-t-il, comme nous, de cette vague de conversion ? Si c'est le cas, comme nous l'espérons, il s'agit d'en faire une priorité de soutien exceptionnel et de mettre en place une politique régionale à la hauteur des enjeux agricoles, économiques, sociaux et environnementaux portés par la filière biologique.

En outre, devant l'urgence de la situation pour les agriculteurs qui sont déjà en conversion mais qui n'ont pas demandé d'aides en 2016, faute de financement, et qui sont dans l'incertitude pour 2017, nous vous demandons, a minima, de solutionner rapidement leur situation.

Nous sollicitons auprès de vous, Monsieur le Président, une entrevue qui nous permette dans les plus brefs délais d'aborder plus amplement avec vous ces deux sujets majeurs pour l'avenir agricole de notre région et nous vous en remercions par avance.

Dans l'attente d'une réponse de votre part, nous vous prions d'agréer, Monsieur le Président, l'expression de nos sincères salutations,

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